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SoleilTheodore de Banville

Lorsque Juin fait même sourire

Le noir cachot,

Je n’aime pas entendre dire

Qu’il fait trop chaud.
Non. Pas assez chaud. Que notre âme

Au jour vermeil

Renaisse, prenne un bain de flamme

Et de soleil!
O Zéphyr, tandis que tu bouges

Dans le ciel bleu,

Que toutes les lèvres soient rouges

Comme du feu!
Que hors du corsage, sans honte

Les jeunes seins

Tressaillent, sans rendre nul compte

De leurs desseins!
Je veux dans les apothéoses

Entendre, autour

Du jardin, les bouches des roses

Crier d’amour!
Oublions les matins livides,

Flore aux abois,

La malignité des avides

Marchands de bois,
Et voulant que l’azur nous voie

Contents, ayons

Les prunelles pleines de joie

Et de rayons!
16 juin 1888.

Lectures : 5
Publié dansPoètesTheodore de Banville

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