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Squaw-WigwamBlaise Cendrars

Quand on a franchi la porte vermoulue faite de planches arrachées à des caisses d’emballage et à laquelle des morceaux de cuir servent de gonds
On se trouve dans une salle basse
Enfumée
Odeur de poisson pourri
Relents de graisse rance avec affectation
Panoplies barbares
Couronnes de plumes d’aigle colliers de dents de puma
ou de griffes d’ours

Arcs flèches tomahawks

Mocassins
Bracelets de graines et de verroteries

On voit encore

Des couteaux à scalper une ou deux carabines d’ancien
modèle un pistolet à pierre des bois d’élan et de renne
et toute une collection de petits sacs brodés pour
mettre le tabac

Plus trois calumets très anciens formés d’une pierre
tendre emmanchée d’un roseau
Éternellement penchée sur le foyer
La centenaire propriétaire de cet établissement se conserve comme un jambon et s’enfume et se couenne et se boucane comme sa pipe centenaire et le ooir de sa bouche et le trou noir de

son œil

Blaise Cendrars

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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