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Sur les tréteauxAlain Bosquet

Je ne joue plus la comédie que devant moi.

Tantôt en mousquetaire,

tantôt en arlequin,

geste trop large ou voix cassée,

je me salue sur les tréteaux :

«
Bonjour,
Monsieur
Nous-même,

je nous adore tous les deux ;

aux provinces du
Verbe,

nous avons partagé tous les bonheurs. »

Je ne joue plus la tragédie que devant moi.

Tantôt
Hamlet, tantôt
Falstaff,

épaule rauque et doigts couverts de sang,

je me maudis sur les tréteaux :

«
Eloignez-vous,
Monsieur
Nous-même ;

l’un de nous deux devra périr,

ô pauvre double, ô cher épouvantail ! »

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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