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Ta figure douce…Francis Jammes

Ta figure douce souffrait.

Tes larmes que j’ai avalées,

petite amie, étaient salées

comme une herbe de marée.
Elles m’ont mordu la langue…

Tu t’en allais tristement

prendre l’omnibus lourd et lent,

en pleurant que je m’en aille ;
et ta bouche sur ma bouche,

ta tête faisait des sauts,

et tu étais douce

en pleurant doucement…
Il y a là sur la fenêtre

des liserons bleus où il a plu.

Ils bougent comme un baiser sur

ta fine et douce tête.
Tu ne m’as pas ennuyé.

Les autres m’ont ennuyé.

Mon cœur est triste et ennuyé

comme un ange ennuyé.
Les mouches volent aux vitres

pendant que je pense à toi.

Tout est triste comme moi.

Tout est triste.

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Publié dansFrancis JammesPoètes

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