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Tes mainsAlbert Merat

Bien qu’elles soient d’un marbre pâle,
Tes mains fines que j’adorai,
Et que jamais la dent du hâle
N’ait pu mordre leur grain nacré ;

Ce n’est pas à quelque statue,
Où l’idéale pureté
Dans la forme se perpétue,
Que tu dérobas leur beauté.

Et bien qu’elles forment des lignes
Où, pour me rendre encore plus fou,
La fantaisie a mis deux signes
Qui sont le poinçon du bijou :

Ni les suaves filles blondes
Qu’Athènes sculptait, les seins nus,
Ni la mystique fleur des ondes,
Le rêve qu’on nomma Vénus,

Semblant sous l’inerte paupière
S’extasier de leurs beaux flancs,
Dans leur perfection de pierre
N’eurent ces doigts souples et blancs.

Car tes mains qu’ignorent les fièvres,
Par un prestige harmonieux,
Sont parlantes comme des lèvres,
Souriantes comme des yeux.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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