Qui fait naître en mon cœur ces douces harmonies ? 
 Qui charme ainsi mes sens ? Quels propices génies 
 M’enlèvent de la terre aux plaines infinies 
 Où je découvre un nouveau ciel ? 
 Les airs ont plus d’azur, l’aurore est plus vermeille, 
 La brise a des soupirs plus doux à mon oreille 
 Et mes yeux plus rêveurs suivent la blonde abeille 
 Cueillant des parfums pour son miel.
 Tout s’embellit pour moi, tout change sur la terre 
 Depuis que mon cœur cache un amoureux mystère 
 Et que dans mon asile où j’étais solitaire 
 Un être est venu me charmer. 
 Toujours, toujours, son nom dans mon âme résonne ; 
 Sous son regard brûlant, je pâlis et frissonne… 
 Ah ! Ma mère, ma mère, à ta fille pardonne 
 Mais je ne puis ne pas l’aimer.
 S’il gémit, tout mon cœur se serre de détresse ; 
 S’il sourit de bonheur, sa joie est mon ivresse ; 
 Car j’ai mis tout en lui, peine, amour et tendresse 
 Comme au seul espoir de mes jours. 
 Aussi, lorsqu’il voulut, en retour de sa flamme, 
 Lier par un serment mon amour qu’il réclame, 
 Palpitante en ma voix, mais heureuse en mon âme 
 Je répondis : « Toujours, toujours. »
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