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Toute la vie d’un coeur – 1822 – Quinze-vingtVictor Hugo

Nous étions seuls dans l’ombre et l’extase suprême.
Elle disait : je t’aime ! et je disais : je t’aime !
Elle disait : toujours ! et je disais : toujours !
Elle ajoutait : nos coeurs sont époux, nos amours
Vaincront la destinée, et rien ne me tourmente,
Étant, toi le plus fort, et moi, la plus aimante.
Et moi, je reprenais : la ville est sombre, vois.
La sagesse serait de vivre dans les bois.
Elle me répondait : vivonsy, soyons sages.

Si vous voulez savoir le chiffre de nos âges,
Elle quinze, et moi vingt : à nous deux nous faisions
Un aveugle. Et nos yeux étaient pleins de rayons.

Toute la lyre

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Publié dansPoètesVictor Hugo

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