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Trains dans la banlieue ouestRaymond Queneau

Le traint court on ne sait où avec ses pattes longues comme le train court on ne sait où longues longues c’est dire comme

multivague
Togue le train sur belles railles bien en chair ah vive le chemin de fer roi des mâles et des malins

le train court court court court court court sur les mignonnes railles nues seins d’acier cuisses de satin bras étendus sur les traverses

cadavre exquis tu boive’ encore tu boive’ encor le vin mousseux la co la como la motive te tire encor par les cheveux

voici passer auprès de toi la douce enfant migne cervelle c’est ton grand train ton autocar ton camion lourd ton omnibelle

Nanterre et
Rueil qui donc arrueille qui donc arrueille les roseaux qui donc anterre qui donc anteillo larmes mucus odeurs et os

Suresne’
Asnière’ on va-t-et-vient le long du fleuve aux bois méandres traîne la pierre aboie un chien sur des sentiers à la chair tendre

Saint-Goud
Croissy croix et cresson qui dans le ruisseau s’entreruise la fleur eux champs le champignon et la mousse qui s’amenuise

déjà née il meurt le jour déjà mort la nuit elle naît les trains courent à travers jour à travers nuit à travers nuée

les soleils d’hier près d’aujourd’hui ceux d’aujourd’hui déjà bien morts neige demain sèche avant-hier ru d’avenir coule en un puits

c’est la belle train des amours c’est la belle train des vacances elle mène jusqu’à la mort qui vient après convalescence

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Publié dansPoètesRaymond Queneau

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