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TrèveCharles Vildrac

Blanc matin de décembre où rêve

Un peu la grâce printanière.
Ces loques lourdes d’eau s’élèvent

Aux longs élans d’un vent attiédi.

Le coeur transi se gonfle aussi.
Le grand voile du ciel voyage

Et les gouttes fines et rares

Qu’il abandonne dans sa hâte

Sont agréables à mon front.
Ah ! depuis que je suis un homme

J’en ai vécu, de tels matins !

Et je me chante un de ces airs

Que je connais depuis longtemps;
Un credo vigoureux et tendre,

Un chant dont a besoin mon coeur,
Qui s’accorde une trêve aussi

Pour étroitement réunir

A ce matin ceux de naguère ;

Et pour oublier que je suis

Dans le deuil et dans la guerre.

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Publié dansCharles VildracPoètes

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