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Tu es comme un nuageJacques Prevel

Tu es comme un nuage

Et tu es retenue dans un paysage aveuglant

Terni et menacé par un trop long miracle

Un incendie de gerbes coupées sur leurs arêtes

Tu es née de l’apparence comme cet or à profusion sur les blés

Cet or qui se reflète lourd et léger

Sur tes épaules découpées en biseau

Comme tes lèvres ulcérées et tes mains minuscules

Tes lèvres dont le tremblement n’ajoutera rien au morfil

De leur plainte excessive

Sinon le premier symptôme d’une violence

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Publié dansJacques PrevelPoètes

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