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Un corbillard passeAlphonse Beauregard

Voici la mort dans son faste lourd.
Un corps de plus qu’il faut engloutir !
Et la coutume, avant d’en finir,
Veut qu’on le traîne insensible et sourd,
Vers l’ouragan des notes funèbres
D’un orgue aveugle et fou de ténèbres.

L’orgue gémit sous le noir velours,
On entend des pleurs et des soupirs.
L’enfant de chœur s’amuse à ternir,
Par trop d’encens, le trop faible jour.
Sinistrement grincent les deux câbles
Pour déchaîner un glas formidable.

Les sons du glas deviennent plus sourds,
La pioche creuse un sombre avenir
Où le corps vaniteux va pourrir,
Malgré sa boite aux ornements lourds.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
On n’entend plus qu’un bruit sec de pelle ;
Un peu de boue à d’autre se mêle.

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Publié dansAlphonse BeauregardPoètes

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