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Un filmAlain Bosquet

Maintenant que ma vie touche à son terme,

un réalisateur veut en tirer un film

de quelque cent minutes ;

accepterais-je d’y tenir mon rôle :

il conviendrait d’accentuer les tics nerveux

et de souffrir de manière esthétique ?

Je ne dois plus écrire mes poèmes

sur mes genoux, le dos courbé.

En revanche, le front se plisse

et la plume griffonne

un grand paraphe dans l’azur,

tandis que la narine se dilate

et que mille miroirs me font justice.

Mais je proteste :

pas de profil, pas de grimace avantageuse !

Quant à mes livres,

dont la fidélité me paraît contestable,

il vaudrait mieux qu’un autre poète les

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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