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Un matin rue de la colombe…Jacques Prevert

Un matin

dans une cour de la rue de la
Colombe

ou de la rue des
Ursins

des voix d’enfants

chantèrent quelque chose comme ça :

Au coin d’la rue du
Jour et d’la rue
Paradis j’ai vu passer un homme y a que moi qui l’ai vu j’ai vu passer un homme tout nu en plein midi y a que moi qui l’ai vu pourtant c’est moi
Y plus petit les grands y savent pas voir surtout quand c’est marrant surtout quand c’est joli
Il avait des ch’veux d’ange une barbe de fleuve

une grande queue de sirène

une taille de guêpe

deux pieds de chaise
Louis treize

un tronc de peuplier et puis un doigt de vin et deux mains de papier une toute petite tête d’ail une gTande bouche d’incendie et puis un œil de bœuf et un œil de perdrix

Au coin d’la rue du
Jour

et d’la rue
Paradis

c’est par là que je l’ai vu

un jour en plein midi

c’est pas le même quartier mais les rues se promènent partout où ça leur plaît.

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Publié dansJacques PrevertPoètes

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