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Une saltimbanqueAlbert Merat

Médaille d’or usée où la beauté persiste,
La saltimbanque au gré du public curieux
Étalait, sous le clair maillot, pour tous les yeux,
Des reliefs dont la ligne eût séduit un artiste.

La jupe pailletée avait la couleur triste
Du linge qui se fane et que l’air a fait vieux.
On voyait, sous l’effort du souffle impérieux,
Comme une onde s’enfler la gorge qui résiste.

Ses noirs cheveux semblaient un farouche étendard ;
Sa peau brune buvait le soleil comme un fard,
Et, bijou respecté, l’oreille restait rose.

Faite d’un fier métal, force et grâce à la fois,
Ce n’était pas l’attrait des beautés de chlorose,
Mais un faune eût voulu l’emporter dans les bois.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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