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Verger (VII)Rainer Maria Rilke

Heureux verger, tout tendu à parfaire
de tous ses fruits les innombrables plans,
et qui sait bien son instinct séculaire
plier à la jeunesse d’un instant.

Quel beau travail, quel ordre que le tien !
Qui tant insiste dans les branches torses,
mais qui enfin, enchanté de leur force,
déborde dans un calme aérien.

Tes dangers et les miens, ne sontils point
tout fraternels, ô verger, ô mon frère ?
Un même vent, nous venant de loin,
nous force d’être tendres et austères.

Vergers

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Publié dansPoètesRainer Maria Rilke

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