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Vers dorésPaul Verlaine

L’art ne veut point de pleurs et ne transige pas,
Voilà ma poétique en deux mots : elle est faite
De beaucoup de mépris pour l’homme et de combats
Contre l’amour criard et contre l’ennui bête.

Je sais qu’il faut souffrir pour monter à ce faîte
Et que la côte est rude à regarder d’en bas.
Je le sais, et je sais aussi que maint poète
A trop étroits les reins ou les poumons trop gras.

Aussi ceuxlà sont grands, en dépit de l’envie,
Qui, dans l’âpre bataille ayant vaincu la vie
Et s’étant affranchis du joug des passions,

Tandis que le rêveur végète comme un arbre
Et que s’agitent, tas plaintif, les nations,
Se recueillent dans un égoïsme de marbre.

Premiers vers

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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