Aller directement au contenu

VisitationAime Cesaire

ô houle annonciatrice sans nombre sans poussière de

toute parole vineuse houle et ma poitrine salée des anses des anciens jours et

la jeune couleur tendre aux seins du ciel et des femmes électriques de quels

diamants

forces éruptives tracez vos orbes

communications télépathiques reprenez à travers la matière

réfractaire messages d’amour égarés aux quatre coins du monde

revenez-nous ranimés par les pigeons voyageurs de la circulation sidérale

pour moi je n’ai rien à craindre je suis d’avant
Adam je ne

relève ni du même lion ni du même arbre je suis d’un autre chaud et d’un autre

froid ô mon enfance lait de luciole et frisson de reptile

mais déjà la veille s’impatientait vers l’astre et la poterne

et nous fuyions

sur une mer cambrée incroyablement plantée de poupes

de naufrages vers une rive où m’attendait un peuple agreste et péné-

treur de forêts avec aux mains des rameaux de fer forgé – le sommeil camarade sur la

jetée – le chien bleu de la métamorphose l’ours blanc des icebergs et
Ta très sauvage disparition tropicale comme une apparition de loup nocturne en

plein midi

Lectures : 0
Publié dansAime CesairePoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *