La pluie tombera tout le jour
Sur les terrasses qui se dressent
Entre le ciel en mouvement
Et les régions solennelles
De l’Empire du
Soleil
Blanc.
La
Montagne-Inconnue se voile,
Et les gardiens de l’estuaire,
Les deux éléphants échoués,
Plongent dans l’immense brouillard
Et partent pour l’Ile d’argent.
Mais dans le jardin triste et bleu
Méditant sur ce midi sombre,
Où les capucines froissées
S’affalent et mêlent, pressées,
Leur robe jaune-orange et rouge;
On découvre, au bout d’un moment,
Quand on se croyait le plus seul,
Le nid, sous le porche abrité,
Où beaucoup d’yeux clairs et tranquilles
Regardent le jardin fumer.
Oh! comme la pluie les rend sages,
Et comme elles se taisent bien!
Et comme elles sont attentives
A tous ces regards blancs qui bougent
Dans les buis et les lauriers noirs 1
Est-ce bien la
Maisie-la-Folle,
Et
Gladys qui rit tout le temps;
Violette aux genoux écorcbés,
Et
Gwenny qui lance toujours
Son volant par-dessus le mur?
Valery Larbaud
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